Around the Hearth by Jérémy Lamaze Maguelone Bastide

Around the Hearth by Jérémy Lamaze Maguelone Bastide

Auteur:Jérémy Lamaze, Maguelone Bastide
La langue: eng
Format: epub
Éditeur: De Gruyter
Publié: 2021-07-27T14:45:03.432000+00:00


3.2 Propositions d’interprétation des foyers des sites nord-égéens

Que pouvons-nous tirer de ces observations sur la vie quotidienne à Olynthe, pour les sites cultuels de Thrace égéenne ? Plusieurs éléments nous permettent de penser qu’aucun des foyers en question n’est un autel.

Nous avons vu que les sites les plus complètement fouillés, l’Hérakléion et les deux édifices de Samothrace, avaient un autel, situé du côté de l’entrée du temple, et que dans les autres cas, l’absence d’autel peut s’expliquer par le caractère partiel des investigations (Aliki, Oisymè).

La distinction, qui peut être faite en contexte domestique, entre l’autel sculpté et le simple foyer domestique n’est peut-être pas pertinente dans un sanctuaire, mais ce qui l’est plus certainement est la notion d’accumulation. Dans nos cas, nous l’avons vu, l’accumulation se réduit à un peu de cendres, mais surtout, elle est interrompue : à l’Hérakléion et au Hiéron, le foyer cesse d’être utilisé alors que le culte se poursuit, à Aliki on cesse d’utiliser un édifice et son foyer et on en construit un autre.

Les autels ont aussi, aux époques archaïque et classique, une autre caractéristique : la fumée des sacrifices qui y sont faits doit pouvoir rejoindre les dieux47. Or dans tous les cas excepté celui d’Oisymè, il n’est pas certain que la fumée puisse monter jusqu’à la divinité honorée. L’exemple de la Maison aux multiples couleurs d’Olynthe et le cas d’Oisymè nous montrent qu’une ouverture optimale du toit laisse en général des traces au sol. L’absence de vestiges d’ouverture n’implique pas qu’elle n’existait pas – mais la présence de la colonnade indique que l’ouverture était particulièrement large, du type de l’ouverture zénithale48 avec éventuellement un lanterneau49. Dans les autres cas on ne peut exclure l’existence d’ouvertures alternatives, plus discrètes, comme peuvent l’être les tuiles à chatière50. Si le toit était en chaume, la fumée pouvait le traverser sans besoin d’ouverture.

Nous avons vu que quand il ne servait pas d’autel, le foyer pouvait servir à cuisiner, mais aussi, plus souvent, à chauffer ou éclairer, notamment dans les cas où l’on n’a retrouvé que des cendres à proximité. Le chauffage n’implique pas la présence de traces de feu vif, contrairement à l’éclairage : or dans notre cas, seul le foyer en argile d’Alkov Kamak ne présente pas de traces de feu vif. Dans les dix autres cas, on sait pour six d’entre eux qu’il y avait des traces de feu vif. Dans les quatre derniers cas nous n’avons pas d’information, mais parmi eux, nous avons un cas, celui de l’édifice Sud d’Aliki, où des ossements ont été retrouvés à proximité, ce qui nous conduit à penser que les deux édifices d’Aliki étaient des lieux où l’on consommait de la viande, grillée sur les foyers. Dans l’Hérakleion et le bâtiment de la Frise aux danseuses, si l’on considère l’absence d’ossements comme significative d’une réalité antique, on peut émettre l’hypothèse que les foyers ont servi à éclairer ces édifices qui devaient servir de salle de réunion et de salle de banquet, mais les mets étaient préparés ailleurs, ou ne comportaient guère de viande.



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